Ma très précieuse Culture,
Toi qui me manques tant. Toi, la garante de faire de nous des êtres capables d’êtres touchés à l’âme et au coeur, de provoquer les plus belles choses au fond de nous. Tellement belles qu’on ne peut les nommer.
Toi qui élève, quant tout autour de nous pousse à l’abaissement, à la colère, à l’abrutissement.
Toi qui insuffle, toi qui inspire!
Toi qu’on musèle, qu’on méprise, qu’on ne considère plus comme étant essentielle.
Toi qui empêche combien de tristesses, de suicides, de coups, de mauvais choix, d’irrémédiable, d’extrémisme?
Toi précieuse amie qui nous accompagne au quotidien, mais qui soudain est jetée au rebut, foulée au pieds par des politiques pragmatiques capitalistes et de plus en plus inhumaines… des politiques de chiffres et de machines qui n’ont pas (encore?) compris le prix de ton bannissement… le vivre ensemble, le recul, la paix, la démocratie… (oui tout cela)
Toi que j’aime… si fort… pour tout ce que tu contiens: le meilleur de l’être humain…
A toi, dans cette période aussi difficile que choquante, nous avons voulu crier cet amour.
Nous. Nous, ce sont trois êtres humains, trois actrices et acteurs culturels, trois sensibilités artistiques, trois univers différents. Lelia Lortik ( alias Aurélia Ikor et Jacques Bouduban) et bibi. Cette crise aura accompli de nous faire nous rencontrer, pour une petite semaine. Une résidence d’urgence mise en place par la Ville de Neuchâtel pour mettre un peu de baume au coeur des créatrices et créateurs culturels nous a permis de créer ensemble, alors que l’on pensait que c’était devenu impossible…
Alors, comme une évidence, est né cet hybride cri d’amour. Inspirés par le lieu magique du Muséum d’Histoire Naturelle, les images, les mots et les notes, bouleversant l’ordre des choses sont venus tous en même temps, pour penser, et panser les plaies de tant de mépris et de gâchis… On a tourné avant les textes et pendant la musique, qui se créait encore entre les scènes… Et c’était tellement beau de pouvoir être ensemble! De créer ensemble! De redevenir autre chose que de simples robots métros dodo! Que c’était beau de vibrer à l’unission de ton souffle!
Ô précieuse Culture qui nous manque tant…
( à regarder deux fois: une fois pour le coeur, une fois pour l’âme… et à revoir et ré-écouter sans modération!)