A chaque fois je suis surprise. A chaque fois ça me touche toujours autant. A chaque fois, je me dis que tous les efforts et les sacrifices pour exercer ce métier en valent la peine quand arrive ce miracle. Quand l’histoire que j’essaie de raconter touche les gens qui la regardent, qui la découvrent, qui se l’approprient… Lorsque résonnent des cordes sensibles tout au fond de coeurs qui me resteront à jamais inconnus, et qui se mettent à vibrer avec les mots et les images, les sons et le montage… Le film alors « parle » avec celui qui le regarde. Ce moment de grâce, cette liaison soudaine et improbable, est le plus beau cadeau qu’on puisse offrir en tant que conteur d’histoires … et c’est le plus beau cadeau qui puisse nous être offert en retour.
Alors, quand en plus on en est le témoin privilégié et que l’on voit un ou une inconnue, les yeux pleins de larmes devant son film de moins de deux minutes nous regarder en souriant, mi gêné mi surpris, et nous remercier de ces quelques larmes…
on retrouve toute l’énergie qui parfois manque face aux heures difficiles d’un secteur en pleine mutation… On se rappelle pourquoi on fait le métier de cinéaste, et pourquoi il est si important de résister pour ne pas devenir de simples « générateurs de contenus » à la recherche du maximum de clics…
Parce que le Cinéma est un langage qui parle bien au-delà de la surface des choses… et que les êtres humains sont bien plus que des consommateurs de contenus…
Published by: Orane Burri in documentaire