Hier Tabou a été présenté lors des 5èmes Journées Cinéma et Psychiatrie du Vinatier, à Lyon. Le plus grand hôpital psychiatrique de France accueillait durant 4 jours des films liés aux problématiques de la psychiatrie et débattait avec les professionnels de la santé mentale, les proches, les patients et les réalisateurs des films de questions comme l’autisme, la relation mère-enfant, le suicide, ou encore les personnes âgées. Une plongée dans le monde de ceux que l’on ne rencontre d’ordinaire qu’en temps de crise, ou parce que la maladie mentale touche à l’un de nos proches. Un échange intéressant entre la vie civile et la vie d’hôpital, entre deux mondes qui ne font d’habitude que se croiser et qui, là, prenaient le temps, essentiel, de la rencontre.
Il a été particulièrement intéressant de voir aussi qu’en 7 ans, date de la sortie de Tabou où j’ai commencé à intervenir dans les milieux des professionnels de la santé mentale, les mentalités changent. Ce qui semblait être révolutionnaire à l’époque, aller rencontrer les lycéens sur leur territoire pour leur parler de suicide, est aujourd’hui devenu une logique de bon sens et est appliquée de manière intelligente et sensée. Avec des résultats tout à fait positifs. Plus on en parle, plus on a des chances d’éviter qu’une tentative d’appel à l’aide ne se transforme en mort véritable.
Plus personnellement, apprendre que Tabou est toujours et souvent utilisé dans les services de formations aux personnes susceptibles d’être confrontées au suicide des jeunes a été une fois de plus un cadeau magnifique. Qu’il puisse servir à aider… quelle plus belle récompense pour le portrait de cette terrible descente aux enfers? La vie plus forte que la mort. Une phrase qui sonne particulièrement juste en ces temps troublés…