Hier, et pour la première fois une chaîne de télévision de service public, la Télévision Suisse Romande TSR1 a osé diffuser en prime time TABOU. Longuement préparée en collaboration avec les responsables de l’unité documentaire de la chaîne, Irène Challand et Gaspard Lamunière, ainsi qu’avec les productrice de l’émission Ester Mamarbachi et Elisabeth Logean, cette émission spécialement mise en place pour accueillir le film et guider le téléspectateur à travers la délicate question du suicide, a osé, à une heure de grande écoute, briser un tabou important…
Les nombreux témoignages de téléspectateurs reçus suite au film sur les différents forums mis en place pour permettre le dialogue des uns et des autres, montrent à quel point il était important d’aborder la question et combien il est essentiel d’avoir osé briser le tabou.
Hier, beaucoup de gens ont eu la possibilité de se confronter à cette réalité importante: beaucoup de jeunes se suicident parce qu’il ne se sentent pas bien, ni à leur place, ni dans leur peau… Aujourd’hui que nous avons pris conscience de cette problématique, la vraie question est: D’où vient ce mal être? Et dans cette question résident toutes les remises en questions futures que notre société, si elle se veut responsable, devra se poser.
Le suicide chez les jeunes et les moins jeunes, n’est qu’une partie d’un iceberg bien désagréable à découvrir et soulève bien d’autres questions de mal être généralisé dans notre société… Stress, pression sociale, pression économique, lobbing, course au rendement, course aux diplômes… et toutes ces valeurs factices qui ne remplacent malheureusement pas celles qui disparaissent dans les affres de l’histoire contemporaine et du manque de temps (ne serait-il pas venu de le (re)prendre?)… Comment en est-on arrivé là ? Le simple fait de se poser la question est positif… On prend, lentement conscience de notre situation, qui est de moins en moins tenable à long terme… même notre planète, à sa manière est là pour nous le rappeler. Prendre conscience de ce mal n’est-il pas le premier pas pour le soigner ?
A nous désormais de savoir si on continue à jouer tranquillement une berceuse en fonçant contre l’iceberg, ou si on se met tous ensemble sur la barre pour tenter de virer de bord…
A chacun de prendre les choses en main pour améliorer la situation à son échelle, ou à nous tous d’essayer de changer les choses conjointement… Il n’y a pas de fatalité, on peut changer les choses, avec effort, avec de la patience, du temps, du courage, des prises de risques certes, mais on peut changer les choses: pour soi, pour les autres aussi, peut-être, un peu. Et si la volonté est grande et conjointe qui sait? Peut-être même changer le monde!
Là où la vie se trouve encore, tout est possible!