Lorsqu’on est auteur, Il y a des projets, des images, des séquences en construction qui nous suivent, ou nous poursuivent, durant des années. Certains ne voient jamais le jour, certains sont l’origine d’autres projets, d’autre enfin, par hasard, prennent un jour le chemin de la concrétisation… Ce genre de projets sont particuliers, car ils ont longtemps flottés dans notre imaginaire intérieur, parfois timides, parfois sur le devant de la scène, à s’imprégner d’époques différentes de notre vie, d’influences diverses, ballottés au gré des opportunités et de l’oubli… La plupart n’existeront jamais et pourtant… Pourtant ils continuent inlassablement de voguer dans notre tête, d’année en année, de temps en temps réapparaissent…
Un des thèmes récurants qui fait partie de ces constantes imaginaires depuis des années est celui des « Indiens » ou plutôt des natifs américains, des Premières Nations… de notre rapport à eux, à ce qu’ils représentent pour nous si loin d’eux… j’y pense, puis j’oublie… Comme un monde trop loin de moi, totalement inaccessible…
Et puis un jour, le hasard s’en mêle. Une rencontre totalement improbable dans un lieu encore plus surréaliste pour ce genre de rencontre. Un lien direct vers un de ces peuples tant imaginés, tant lus, tant mille fois rencontrés à travers des articles ou des films, des blogs ou des pétitions…
J’ai donc décidé de suivre ce précieux fil d’Ariane, une caméra sous le bras, des cahiers à spirales dans mon sac à dos et un billet d’avion aller retour vers le Nouveau Monde… Il m’a menée de Paris à Waswanipi, une réserve de natifs américains cris dans le Nord du Québec…
J’y suis resté 3 semaines, en immersion totale à la rencontre de ce peuple qui s’est battu durant des années pour ses droits et sa culture… Une expérience riche en découvertes, en échanges et surtout en envie de connaître plus! Riche en images aussi! Beaucoup de morceaux de vies, de gestes séculaires, de surprises et de bonne humeur… Des images toutes simples. Des images vraies… Des images pour tenter de convaincre qu’il faut y retourner! Pour rencontrer encore, et mieux!
Puis un retour à Paris -le coeur encore un peu là-bas- pour écrire, proposer et convaincre mes producteurs…
A suivre…