Passer de l’autre côté du miroir. Et, passer des journées à visionner des films puis à devoir élir, choisir celui qui deviendra un film ambassadeur… celui auquel on donnera un prix. Vaste responçabilité. Rassurant aussi parfois en tant que réalisateur de voir qu’il ne s’agit pas uniquement de juger de la qualité intrinsèque d’un film, mais d’un film dans la globalité d’un festival avec ses exigences propres, ses thématiques, ses pertinences, ses autres prix…
On s’en doutait un peu, mais le vivre est une toute autre affaire. Des plus intéressantes et des plus humaines.
Particulièrement pour ce festival des images de la Santé qui mélange professionnels du cinéma et du monde médical et social… un joli mélange qui permet de relativiser, mais qui est aussi parfois plus complexe à mettre d’accord. Car les préocupations des uns ne sont pas les priorités des autres. Un réalisateur aura tendance à voir la façon dont on raconte l’histoire, ses qualités plastiques, son originalité… Un médecin y verra l’intérêt médical, le cas clinique, la synthèses de théories qui font débat… et trouver un film qui allie le tout n’est pas toujours facile.
Notre Jury, lui, a eu de la chance, en ayant parmi ses présélections, un film qui non seulemement était un vrai film de Cinéma documentaire réussi et un témoignage médicalement intéressant de la difficulté à vivre avec une personne sombrant dans l’Alzheimer, mais avait ce plus indéniable aux grands films, une universalité au-delà des questionnements de son sujet même. Avec une pudeur et une distance juste, le réalisateur nous amène, grâce à son expérience propre, à un questionnement humain universel: Que restera-t-il de nous? Et directement :Qui somme-nous face à nos origines? Qui sont réellement les gens qui nous entourrent? Quel est le prix de la liberté, de la famille, de l’amour, de la vie?
Vergiss mein nicht, de David Sieveking est un très beau film. Qui a sans surprise également reçu le Grand Prix du festival.
Un film qui a reçu beaucoup d’autres Prix dans des grands festival internationaux…
Une vraie question pour le jury: ce film avait-il besoin de nous pour être mieux diffusé? La réponse est évidemment non. Mais il faisait partie de ces films qui n’arrivent qu’une fois: une situation arrive à la bonne personne, au bon moment et elle sait comment la rendre à l’écran pour en faire un bon film. C’est la concordance des trois qui en fait un film unique… et qui touche, quelque part, à la grâce. C’est hors compétition. Et qu’importe les soucis stratégiques, c’était une évidence.
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